Former des ingénieurs innovants : l’envie d’entreprendre souffle sur les cursus ISAE-SUPAERO

Huit semaines en immersion dans un écosystème de start-ups et un projet à pitcher à l’issue pour convaincre des investisseurs. Non, on ne vous parle pas d’un contenu de formation en école de commerce, mais bel et bien d’un module optionnel réalisable en 2e année du cursus ingénieur de l’ISAE-SUPAERO. Cette année, dix étudiants ont jeté leur dévolu sur ce stage de création d’entreprise. Ils ont eu deux mois pour monter un projet entrepreneurial dans le domaine de la data, à l’IoT Valley. Avec la possibilité de le transformer en start-up au sein de l’InnovSpace, l’incubateur de l’Institut.

Institut de recherche et de formation, l’ISAE-SUPAERO a intégré il y a deux ans l’innovation comme le troisième de ses piliers. L’InnovSpace, fablab de l’Institut, s’est transformé en incubateur pour les projets entrepreneuriaux portés par sa communauté. Et en parallèle, l’ISAE-SUPAERO a intégré des modules de formation consacrés à l’innovation et à l’entrepreneuriat dans ses cursus. Le module électif « Montage d’un projet de création d’entreprise » en fait partie.

Une évolution en cohérence avec les aspirations du marché : « Les entreprises de notre écosystème cherchent à recruter des ingénieurs engagés, créatifs, autonomes et ayant une approche ‘marché’ », analyse Romain Buquet, professeur en charge de l’innovation et de l’entrepreneuriat à l’ISAE-SUPAERO. « Quant à nos étudiants, ils ont un vrai appétit pour l’innovation. »

Issu d’une famille d’ingénieurs, mais passé par une formation en commerce, cet ancien créateur de start-ups à impact pilote depuis deux ans les cours liés à l’entrepreneuriat et à l’innovation. Son credo ? Une approche pédagogique… innovante. Simulation de « Qui veut être mon associé ? » avec un vrai coach et un jury de l’émission de M6, pitchs devant de (faux) investisseurs dotés de (faux) billets… Toutes les idées sont bonnes pour transmettre aux élèves ingénieurs son goût pour l’entrepreneuriat.
 

Une mini-aventure entrepreneuriale en 1A

Cette année a marqué une nouvelle étape, avec l’intégration au tronc-commun du cursus Ingénieur, dès la première année, d’un challenge entrepreneurial de mise en situation intitulé Problem Solvers. Par groupe de quatre, les 217 élèves-ingénieurs ont eu quatre semaines pour créer un projet d’entreprise en lien avec un problème soulevé par un alumni. « Les problématiques n’étaient pas forcément liées à l’aérospatial et ils ont dû aller interroger des professionnels pour monter un projet crédible », indique Romain Buquet.

Tout au long de leur mini-aventure entrepreneuriale, les étudiants ont bénéficié de coaching et rencontré en amphi des intervenants inspirants. Pour ce faire, Romain Buquet a mobilisé à la fois la communauté des alumni de l’Institut et des intervenants issus d’horizons divers. « Pas moins de 105 professionnels différents sont intervenus sur ce challenge », note-t-il. Son objectif ? « Que les étudiants y prennent du plaisir ! ». Pari remporté. Les lauréats ont décroché un voyage à Paris pour aller rencontrer des investisseurs et, pourquoi pas, poursuivre leur aventure entrepreneuriale.
 

Un MS pour « former des leaders transformateurs »

Romain Buquet assurera également à la rentrée 2024-2025 le pilotage du nouveau Mastère Spécialisé® IEM (Innovation, Entrepreneurship & Management)*. Un cursus accessible après un diplôme de Master et ouvert à des profils autres qu’ingénieur, même si cette formation possède une forte dimension technologique. « La proposition unique de cette formation est de former des leaders transformateurs capables de comprendre à la fois le marché et la technologie », explique-t-il. « C’est-à-dire de maîtriser la technologie et de connaître l’industrie comme un ingénieur, et en même temps de faire preuve d’un sens des affaires et d’une capacité d’innovation propres aux entrepreneurs. »

Et Romain Buquet de rappeler l’expertise et la spécificité de l’ISAE-SUPAERO en la matière : « Parmi les quatre start-ups industrielles françaises ayant le statut de licorne – celles qui sont valorisées à plus d’1 milliard de dollars – trois ont été créées par des alumni de l’Institut. »

* Le MS IEM remplace le MS MGPIE (Management de Projets Innovants & Entrepreneuriat).