NOS 4 PORTRAITS DE FEMMES POUR LA SEMAINE DU 06 avril 2020 - #JOURNÉEINTERNATIONALEDESDROITSDESFEMMES
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Dans le cadre de la Journée Internationale des Droits des Femmes du 8 mars, nous vous présentons pendant un mois une galerie de portraits de femmes qui font l’ISAE-SUPAERO. L’occasion de leur demander comment elles perçoivent la place des femmes dans les sciences et dans la société.
Cette semaine, nous mettons à l’honneur :
Xiaoqi XU, en première année de doctorat sur le sujet des techniques mathématiques et informatiques pour classifier les signaux Electroencéphalographiques (EEG) dans l’application des interfaces cerveau-machine,
Valérie Ferrand, enseignante-chercheuse en aérodynamique au sein du département Aérodynamique et Propulsion,
Hélène Huerga, responsable des relations entreprises,
Alix Janicaud, consultante en transformation digitale et d’accompagnement au changement pour des clients du secteur aéronautique.
SOMMAIRE
Alix Janicaud : publié le 15 avril 2020
Hélène Huerga : publié le 13 avril 2020
Valérie Ferrand : publié le 11 avril 2020
Xiaoqi XU : oublié le 09 avril 2020
Alix Janicaud
Quel poste occupez-vous et qu’est ce qui a été déterminant pour vous dans votre parcours ?
Pendant mes études j’ai eu la chance de pouvoir m’investir dans plusieurs associations en parallèle. J’ai souhaité conserver cette diversité tant par rapport aux missions qu’aux compétences mises en jeu dans mon travail. C’est pourquoi, pour mon premier emploi, j’ai choisi un cabinet de conseil en management. Je travaille aujourd’hui sur des missions de transformation digitale et d’accompagnement au changement pour des clients du secteur aéronautique.
Qu’est-ce qui vous semble important pour l’avenir ?
J’aimerais pouvoir partager mon expérience avec des plus jeunes, mettre à profit mon temps pour aider des personnes qui n’ont pas toujours eu la même chance que moi. Je souhaite continuer à m’investir dans des associations solidaires et m’engager dans des projets, tant personnels que professionnels, qui me tiennent à cœur.
Est ce qu’il y a des femmes qui vous inspirent, qui vous servent de modèle ?
Je n’ai pas une seule figure féminine en tête, beaucoup de personnes, femmes et hommes, m’inspirent. Ce sont les petits gestes et attitudes positives de mon entourage qui me motivent et renforcent ma volonté de m’améliorer au quotidien.
Quels sont à votre avis les leviers à activer pour améliorer la place et la part des femmes dans la société, le monde du travail, et les sciences technologiques ?
Le contact avec les plus jeunes, filles comme garçons, me paraît essentiel. J’ai eu l’occasion d’échanger avec des collégiennes et des lycéennes pour leur présenter les études et carrières scientifiques et j’ai senti que le simple fait de parler avec elles et de les mettre en contact avec des professionnelles leur avait fait prendre conscience de possibilités qu’elles n’avaient pas envisagées. L’accès à l’information me semble être un élément clé pour susciter la curiosité et l’attrait pour des secteurs auxquels les jeunes ne penseraient pas naturellement.
Hélène Huerga
Quel poste occupez-vous et qu’est ce qui a été déterminant pour vous dans votre parcours ?
Je suis responsable des relations entreprises en charge de développer la coopération entre l’institut et les entreprises quelle que soit l’activité concernée. Mon activité est en lien avec la recherche, l’innovation, le recrutement, les formations, l’ouverture sociale, le développement durable, la recherche de ressources propres… Le fil rouge de ma carrière professionnelle est ma passion pour l’innovation, l’entreprise et mon goût pour imaginer et développer des stratégies ou des projets nouveaux. J’ai trouvé dans cette école un foisonnement de projets et de possibilités de coopération qui me correspondent.
Qu’est-ce qui vous semble important pour l’avenir ?
Il est primordial, d’avoir une vie personnelle et professionnelle parfaitement alignée avec ce que je suis, mes valeurs, ce que j’aime, la façon dont je conçois les relations humaines. Cela se traduit par : travailler avec plaisir et créativité, en intelligence collective avec les autres, continuer toujours à apprendre, à explorer de nouveaux domaines, imaginer et designer de nouveaux projets, de nouveaux services utiles aux autres et apporter ma pierre à un développement plus durable.
Est ce qu’il y a des femmes qui vous inspirent, qui vous servent de modèle ?
Je n’ai jamais raisonné spécifiquement à travers le genre féminin. Depuis toute petite, je n’ai jamais imaginé qu’il pouvait y avoir des barrières entre ce qui était possible pour une jeune fille et un jeune garçon. Pourtant avec le recul, je réalise qu’il y avait, à l’époque des iniquités. Il y avait un quota pour les femmes au concours, pas d’internat pour les filles au lycée.... J’ai eu plusieurs figures inspirantes au fil des années, chacune dans des domaines différents : d’abord mon frère ainé, Jenna de Rosnay, puis Nicolas Hulot, Nelson Mandela ou encore Mike Horn, explorateur et aventuriers des temps modernes.
Quels sont à votre avis les leviers à activer pour améliorer la place et la part des femmes dans la société, le monde du travail, et les sciences technologiques ?
Je crois énormément dans le courage et la force des femmes pour combattre les inégalités. Néanmoins, je pense qu’il faut des politiques très fortes de la part des pouvoirs publics et des entreprises pour accélérer le processus de parité, d’égalité, et pour que le rôle de parents ne soit pas pénalisant pour sa carrière. Il faut des actions de formation et de sensibilisation vers les jeunes filles , et aussi des parents à l’image de ce que fait le programme d’ouverture sociale OSE l’ISAE-SUPAERO. Je témoigne de temps à autres devant de jeunes lycéens ou étudiants, pour présenter mon parcours plutôt typé "masculin", bac technologique, service militaire, diplôme d’ingénieur... Il faut également de la solidarité entre femmes, et pourquoi pas aussi, momentanément, de la discrimination positive, juste le temps de rattraper tout le retard.
Valérie Ferrand
Quel poste occupez-vous et qu’est ce qui a été déterminant pour vous dans votre parcours ?
Après un baccalauréat scientifique, j’ai entrepris des études universitaires avant d’intégrer l’école d’ingénieur de l’ISAE-SUPAERO. J’ai ensuite poursuivi ma formation par un doctorat en mécaniques des fluides. Je suis maintenant enseignante-chercheuse en aérodynamique au sein du département Aérodynamique et Propulsion (DAEP). Ce métier me permet de nourrir et surtout, je l’espère, de transmettre mon goût pour les sciences aéronautiques.
Qu’est-ce qui vous semble important pour l’avenir ?
D’une manière générale, notre avenir devra nécessairement s’accompagner d’un changement profond dans notre façon de consommer, se déplacer, produire. Les jeunes adultes d’aujourd’hui ont face à eux un vrai challenge pour réinventer des modèles de vie compatibles avec une meilleure utilisation et un meilleur partage des ressources de la planète.
Est ce qu’il y a des femmes qui vous inspirent, qui vous servent de modèle ?
Il existe bien sûr des femmes d’exception admirables dans leur réussite, de brillantes scientifiques par exemple. Mais je voudrais plutôt convaincre les jeunes filles qu’il est nullement nécessaire d’être exceptionnelle pour oser des études, oser entreprendre et trouver pleinement sa place dans la société.
Quels sont à votre avis les leviers à activer pour améliorer la place et la part des femmes dans la société, le monde du travail, et les sciences technologiques ?
Les stéréotypes de genre sont encore très présents et l’environnement familial et scolaire ne fournit pas nécessairement l’opportunité aux jeunes filles de se projeter sur des métiers de sciences technologiques. Informer, témoigner auprès d’elles me parait dès lors très important. En cela, les initiatives du club d’étudiant-e-s ISAElles sont exemplaires.
Xiaoqi XU
Quel poste occupez-vous et qu’est ce qui a été déterminant pour vous dans votre parcours ?
Je suis en première année de doctorat et mes recherches consistent à utiliser les techniques mathématiques et informatiques pour classifier les signaux Electroencéphalographiques (EEG) dans l’application des interfaces cerveau-machine. J’ai eu un parcours très particulier, passant par la télédétection, les mathématiques pures, l’intelligence artificielle et la neuroscience. J’apprécie beaucoup la puissance et l’élégance des mathématiques pour expliquer le monde physique mais je ne m’intéresse pas aux théories abstraites qui sont détachées du monde réel. Donc mes recherches actuelles me conviennent parfaitement.
Qu’est-ce qui vous semble important pour l’avenir ?
D’après moi, il est très important que les gouvernements du monde entier soient conscients des changements environnementaux en raison des activités humaines et qu’ils se mettent en accord pour prendre des mesures effectives afin de préserver notre planète.
Est ce qu’il y a des femmes qui vous inspirent, qui vous servent de modèle ?
Marie Curie.
Elle était la seule femme dont le portrait était affiché dans le couloir de mon lycée. Elle est aussi la première femme à avoir fait des recherches de haut niveau et à être reconnue par la communauté scientifique encore très dominée par les hommes.
Quels sont à votre avis les leviers à activer pour améliorer la place et la part des femmes dans la société, le monde du travail, et les sciences technologiques ?
Il faut que les enseignants, surtout pour les enfants en bas âge, intéressent et encouragent davantage les filles pour la science. Nous pouvons aussi créer plus d’événements, au cours desquels les filles pourraient rencontrer des chercheuses, des doctorantes…pour que des échanges et des dialogues s’instaurent pour qu’elles puissent imaginer leur propre futur dans le milieu scientifique et les domaines technologiques.
Enfin, plus de mesures doivent être prises pour limiter l’impact de la maternité sur les carrières des femmes.